Anselme, Douti, la constitution et moi
A Nihade, pour s’être dévouée à me rappeler l’impératif d’écrire A Yendoutien, dont les réponses m’ont convaincu de la nécessité d’écrire ce qui suit Quand on ne sait pas dire les choses, elles rongent. Continuellement. Mais comment écrit-on les temps qui ne changent pas ? Comment écrit-on le non-droit, la répression et la forfaiture quand ça vous noue la gorge, l’estomac et les mains ? Comment écrit-on les coups que l'on prend dans les tripes, le cœur et la tête ? Comment survit-on aux balles perdues et à celles à bout portant qui viennent se loger dans la poitrine d’un enfant de 9 ou 12 ans ? Comment, enfin, ne pas mourir quand les rangers vous brisent les côtes et les crosses de fusils vous fracassent le crâne ? La question que je pose ici, c’est comment écrire l’histoire togolaise. La condition togolaise. Le meurtre et l’ensevelissement permanent de l’utopie nationale par une clique de maitres-sorciers et leur horde d’apprentis. Ce que je veux crier comme on pleure toutes le