Kemtiyu, Séex Anta - Cheikh Anta

 

Ce matin j'étais triste. Je ressentais l'abandon  et le rejet. Je ressentais surtout la folie et la déchéance des miens, ‹‹ étrangers à eux-mêmes, à leurs cultures, leur identité ››. Je me perdais dans mon tourment quand je reçu l'affiche corrigée du #Takpekpe. Elom m'a dit qu'il était fatigué, que ce n'était pas facile mais que le travail pénible se fait dans la joie. J'en ai profité pour lui parler de mon tourment, je cherchais des réponses que j'avais déjà, au fond de moi. Je voulais juste les entendre d'un aîné qui a des années d'avance sur le chemin vers nous-même. Les aînés savent dissiper les doutes. Il m'a rappelé ce que les notres ont subi, à quel point il est difficile de se sortir des griffes de l'aliénation. Il m'a rappelé que le chemin était long avant d'ajouter qu'il faut continuer la lutte par des moyens qui ressemble à de la distraction. Il m'a finalement demandé si j'avais regardé Kemtiyu. ‹‹ Non, pas encore ›› lui ai-je répondu. ‹‹ IL FAUT LE VOIR ››. Il m'envoya deux liens et un autre sur Ki-zerbo.

J'ai regardé Kemtiyu. C'est frappant et en même temps réconfortant. Mais c'est surtout édifiant, il incite à l'excellence. À l'excellence et à la poursuite de la lutte. Ce documentaire sur Cheikh Anta Diop enseigne aussi qu'il ne  faut pas en espérer la pleine adhésion ou  reconnaissance de nos contemporains. La lutte pour la souveraineté, la grandeur et la prospérité de nos terres, nous la menons en tant qu'héritiers de tous ceux qui nous ont précédé, de nos ancêtres de la vallée du Nil, en passant par les résistants de l'esclavage et de la colonisation, aux pères fondateurs de la Renaissance Africaine. Nous la menons aussi et surtout en tant que providence de la postérité. Pour nos enfants et les enfants de nos enfants.

‹‹ Ce que nous voulons, ce que nous visons dans votre éducation, c'est de réveiller justement le bâtisseur de nation qui dort en chacun de vous. C'est de réveiller le créateur qui dort en chacun de vous. Par conséquent il n'y a qu'un seul salut. C'est la connaissance directe. Et aucune paresse ne pourra nous dispenser de cet effort. À formation égale, la vérité triomphe. Formez-vous. Armez-vous de science jusqu'aux dents(...) c'est cela, il n'y a pas d'autres voies. ›› Cheikh Anta Diop

Je disais récemment à mon jeune frère qu'il était dommage qu'il n'y ait plus de cadre de transmission dans nos sociétés. Je crois que je me suis trompé. La transmission est là. Les anciens ont transmis et les ainés sont disposé à transmettre à leur tour. La transmission réside dans les livres, les documentaires, les archives et les discours, à travers la musiques et les arts. La transmission réside dans tout ce qui a été produit par nous, sur nous-même. Alors il faut que nous, jeunes générations, acceptions de se faire transmettre notre histoire et le flambeau de la lutte. Il faut que nous allions vers toutes ces sources matérielles de transmission, mais surtout vers les sources vivantes: les anciens et les ainés. Il n'y a pas de questions sans réponses. De même qu'il n'y a pas de réponses sans question. Il faut chercher pour savoir, il faut demander pour qu'on vous réponde. Nous perdrons beaucoup si nous n'allons par vers les anciens. Aussi parce qu'aimer, Lonlon, c'est accepter tisser ensemble et qu'il n'y a qu'au bout de l'ancienne corde que l'on tisse la nouvelle. 

Situ.

 Crédit photo: Arctivism 30 Cheikh Anta Diop

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